Cela fait quelques temps que je n’ai pas pris le temps de publier un article sur la plongée sous marine. Plusieurs raisons à cela : j’ai déménagé en Australie ce qui m’a pris pas mal de temps, mon travail actuel ne consiste pas à plonger et malheureusement je suis dans le Victoria où les infrastructures de plongée ne sont pas abondantes (traduisez : je dois conduire 1 heure pour trouver une station de gonflage d’air et je n’ai pas de voiture).

Néanmoins j’ai eu la chance d’être invité à plonger avec des membres de « Friends of Beware Reef », une association qui s’occupe de protéger et d’observer le récif de ce côté du Victoria. Tout le monde connaît bien sûr le Queensland avec sa Grande Barrière de Corail, mais peu se doute que le Victoria cache quelques merveilles…Il faudra pour les observer s’équiper d’une bonne combinaison (5mm minimum avec une température de moins de 17°) et surtout de patience, les conditions météos très instables du Sud-Est de l’Australie ont poussé plus d’un météorologue à la retraite anticipé.

Nous retrouvons donc un matin nos deux plongeurs Don et John. En discutant un peu, on se rencontre qu’ils sont des habitués du site : « since 1975 » à raison de 2 plongées par semaine. Même s’ils n’ont virtuellement que le niveau « Open Water », ils ont largement plus de bouteille qu’un jeune instructeur! Beau bateau, équipement bien entretenu, petit briefing pour nous expliquer que les conditions peuvent être difficiles notamment la visibilité. Cela nous met en confiance et en quelques minutes de bateaux nous arrivons à un petit rocher perdu en mer où vit une colonie de phoque.

Cela faisait plus d’un an que je n’avais pas plongée en eau froide et je n’avais aucune idée de mon lestage optimal (nouvelle combinaison). Un petit essai à 10 kilos, je ne descends pas, un essai à 16 kilos et j’en ai trop. Mais tout le monde étant dans l’eau froide, je ne me déleste pas et suit le groupe. La plongée se passe agréablement avec une petite épave à explorer et la plus grande raie commune que je n’ai jamais vu. Sans exagérer elle avait l’envergure d’une raie léopard adulte. Bien sûr le lestage m’incommode un peu, mais l’utilisation de mon gilet permet de compenser. De retour sur le bateau, nous discutons de ce sujet et John et Don sont d’avis qu’il faut mieux en avoir plus que pas assez. Un peu vieille école comme idée mais je n’allais pas monter sur mes hauts talons pour leur expliquer que le sur lestage oblige à gonfler son gilet inutilement provoquant plus de résistance et donc une consommation d’air accrue.

Nous partons pour la deuxième plongée où Don nous expose son trésor : un scaphandre relié au bateau par un tuyau de 100 m, pompant de l’air avec un compresseur. Fait maison et vérifié par des professionnels son installation est impressionnante. Elle permet à deux plongeur de respirer agréablement jusqu’à 30m. Le scaphandre est un simple second étage avec un flexible particulier.

Vous imaginez bien : le temps d’enfiler le harnais nous sommes à l’eau pour essayer la bête par nous même! Il s’agit de harnais sans poche d’air gonflable, du coup cette fois-ci mon sur lestage (même ajusté) se fait très vite ressentir. Avec une flottabilité négative importante, je dois me reposer assez souvent sur un rocher ou sur le sable pour ne pas m’essouffler. On a tout juste le temps de croiser deux petits requins, que je fais signe à mon binôme que l’on doit remonter. Elle avait le même problème que moi et ne se fait pas prier. Tout de même bien heureux de cette nouvelle expérience, on remonte avec un grand sourire et on explique ce qui  nous fait revenir si vite. Et Don s’exclame : « pour pas se fatiguer il suffit de marcher! » Effectivement j’oubliais que l’on enseignait pas la plongée de la même manière en 1975…Marcher est le meilleur moyen d’abîmer le corail et le récif. Cette différence d’appréciation on en discutera dans un prochain post car Don et John sont néanmoins soucieux de l’environnement à leur manière.

Dans le Victoria, la pêche à la langouste est autorisé dans la limite de deux par plongeur par semaine

Dans le Victoria, la pêche à la langouste est autorisé dans la limite de deux par plongeur par semaine

En définitive, ce fût deux plongées sympathiques qui ont eu le don de me rappeler que le contrôle de la flottabilité fait la différence entre une bonne plongée et une plongée dangereuse. Une mauvaise maîtrise peut entraîner une surconsommation d’air, de la fatigue, une panique et de la destruction de coraux…